Dernier volet d'une trilogie sur l'imaginaire, "Hongrie" est un subtil mélange de poésie bucolique et de voyage intérieur. Anne-Marie Garat y chante l'errance imaginaire dans les paysages du souvenir auxquels les sensations du présent infusent toute leur vitalité émotionnelle. Un hommage lyrique et fiévreux aux forces vives de la création. © Actes Sud
Peut-être ce pays de Hongrie, risquais-je, à part moi, ou tout autre d’Europe cen tra le, incarne-t-il pour ma génération les convulsions du vingtième siècle, territoires morcelés, raturage de cartes et frontières. Sur les tables d’état-major, au goûter des généraux, on a fait pièce des peuples et des langues, et de ce qui s’en conçoit d’art, de science et d’utopie ; poètes, peintres et photographes, cinéastes exilés de génie, transfuges, résistants, traîtres et héros. La guerre, la nuit et le froid d’où viennent les espions, et les oeuvres en contrebande ; la honte et le mal, l’inintelligible de l’Histoire, c’est notre siècle, le dernier.
A-M. G.