János Pilinszky (1921-1981). Il appartient à ces poètes de l’ombre et du silence, emmurés par la tragédie, l’idéologie politique, et dont les mots redisent avec obstination le droit à « la splendeur illicite ». La place tout à fait particulière de Pilinszky dans la poésie hongroise est reconnue dès 1946. Mais le régime le fait taire. Il survit, « comme la pierre », jusqu’en 1959 : il peut alors publier de nouveau. Il extrait, non sans dérision, de la chair des jours les échardes de la peur et de l’absurdité, maintenant jusqu’à la fin le dialogue « de la ruine et de la naissance ». Des pages inédites du Journal d’un lyrique complètent ce choix.
© La Différence
Date de parution : 03/12/1994