Pour exorciser le souvenir de ses amours passionnées avec Rimbaud, Verlaine se lance à corps perdu dans l'ivresse poétique et physique. Du bordel aux amours lesbiennes, des fêtes sensuelles aux plaisirs vécus comme des vices, le poète alterne chansons gauloises et élans de désespoir, vers d'érotisme précis et rêveries amoureuses... © Folio Gallimard

Paul Verlaine est né à Metz en 1844. Après des études au lycée Condorcet à Paris, il devient fonctionnaire municipal à l'Hôtel de Ville et consacre tout son temps libre à la poésie : Poèmes saturniens (1866) et Fêtes galantes (1869) lui apportent la notoriété. Son mariage avec la jeune et douce Mathilde (1870) n'est qu'une brève parenthèse apaisante dans une vie de bohème agitée ; pendant le siège de la Commune, il se remet à boire et finit par abandonner sa femme pour vivre une folle aventure avec Arthur Rimbaud qu'il a rencontré en septembre 1871 (Romances sans paroles, 1874). Après un séjour en Angleterre, la liaison s'achève dans la violence en Belgique : Verlaine ivre tire sur Rimbaud, qui n'est que blessé, en juillet 1873 ; après deux ans de prison, malgré une éphémère conversion morale et mystique (Sagesse, 1881), il sombre dans l'alcool et la déchéance. Ses derniers poèmes (Jadis et naguère, 1884) traduisent un permanent déchirement entre les impossibles résolutions et les rechutes dans le vice. Il meurt dans le dénuement en 1896. © Pocket