Retraçant le parcours d’une fée gymnaste qui, dans la Roumanie des années 1980 et sous les yeux émerveillés de la planète entière, mit à mal guerres froides, ordinateurs et records, ce roman dont la lecture politique n'épargne ni le bloc de l'Est ni la version falsifiée qu'en donnait à voir l'Occident délivre une passionnante méditation sur l’invention et l’impitoyable évaluation du corps féminin.
© Actes Sud
Cette petite communiste c’est la gymnaste prodigue roumaine Nadia Comaneci, dont au moins certains d’entre nous se souviennent et au sujet de laquelle un quotidien français a écrit pendant les Jeux olympiques d’été de Moscou en 1980 : « La petite fille s’est muée en femme, verdict : la magie est tombée ». Lola Lafon dit que c’est cette phrase qui lui a donné l’idée du roman qu’elle qualifie de « dialogue fantasmé entre Nadia Comaneci, la jeune gymnaste roumaine de quatorze ans devenue, dès son apparition aux Jeux olympiques de 1976, une idole pop sportive à l’Ouest et « plus jeune héroïne communiste » à l’Est, et la narratrice, « Candide occidentale » fascinée, qui entreprend d’écrire son histoire, doutant, à raison, des versions officielles. L’histoire d’une jeune fille face à ses juges, qu’ils soient sportifs, politiques, médiatiques, désirée et manipulée également par les États, qu’ils soient communistes ou libéraux. L’histoire, aussi, de ce monde disparu et si souvent caricaturé : l’Europe de l’Est où j’ai grandi, coupée du monde, aujourd’hui enfouie dans une Histoire close par la chute d’un Mur. ».
© Latitudes